Unanimes, la classe politique, les médias, les syndicats… dénoncent la « frilosité » des banques à l’égard des PME. Cette attitude serait d’autant plus scandaleuse que c’est l’argent des contribuables qui a financé les milliards d’euros prêtés aux banques pour éviter qu’elles ne soient en cessation de paiement.
Des désastres financiers ont résulté de la crise des « subprimes. » Pour éviter de telles catastrophes financières, les mêmes intervenants ont insisté pour que les banques appliquent le « principe de précaution ». Il est d’autant plus important que l’argent que prêtent les banques n’est pas le leur, mais celui de leur clientèle.
Une première mesure de précaution a été de limiter les prêts à sept fois le montant des fonds propres de la banque. Résultat, la trésorerie disponible pour accorder des crédits a diminué de façon importante. Les crédits que la Banque Centrale Européenne a accordés récemment aux banques qui prêteront aux PME n’augmenteront pas les fonds disponibles des banques pour des prêts, car le ratio de 1 sur 7 demeure inchangé.
La crise a fragilisé financièrement de nombreuses PME. Les faillites se sont multipliées. Malgré un carnet de commande au plus bas, des PME ont gardé leur personnel en s’attendant à une reprise qui n’est pas venue. Pour renflouer une trésorerie mise à mal, des stocks de produits finis ont été vendus. Au nom d’un principe de précaution élémentaire, un prêt à de telles PME constitue un risque que les banques ne peuvent pas prendre.
Il y a manifestement une contradiction. On ne peut en même temps encourager les banques à augmenter leurs prêts aux PME et leur demander d’appliquer le principe de précaution. La situation financière dégradée par la crise de certaines PME obligerait les banques à des prêts nettement plus risqués que par le passé.